Point 28. Attribution de subventions pour l’année 2015 – Association des Amis du Zoo de l’Orangerie – Parc Naturel des Vosges du Nord – Université de Strasbourg
Intervention de M. Eric SCHULTZ – Adjoint au Maire – Pour le Groupe des Elus Ecologistes et Citoyens de Strasbourg.
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Monsieur le Maire, Cher-es collègues,
Nous voici une nouvelle fois sollicités pour examiner la demande de subvention de fonctionnement portée par l’Association des Amis du Zoo de l’Orangerie.
Avant toute chose, je voudrais d’ores et déjà dire que mon intervention, que je porte au nom du Groupe des Elu-es écologistes et citoyens ne concernera que la situation du Zoo de l’Orangerie…
Nous ne voyons en effet aucune objection à allouer une subvention à l’Université pour permettre à nos concitoyens d’accéder au jardin botanique, comme nous ne pouvons que nous féliciter du concours régulier de la Ville au fonctionnement du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.
Passons…
Etant intervenu au sujet du Zoo de l’Orangerie à six reprises lors du précédent mandat, vous savez que ce sujet me tient particulièrement à cœur dans la mesure où il est devenu emblématique des progrès que nous avons à réaliser tous ensemble en matière de prise en compte de la condition animale dans nos travaux
Vous comprendrez que je porte une fois encore le débat dans cette enceinte…
Pour mémoire, je voudrais donc rappeler ici, Monsieur le Maire, que les écologistes n’ont eu de cesse de pointer les dysfonctionnements de cet équipement qu’il est bien généreux d’appeler encore un zoo…
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Non-conformité avec la directive européenne zoos de 1999, transposée dans le droit français en mars 2004
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Conditions de détention problématiques des espèces entrainant des troubles de comportements liés en partie à la proximité et au comportement du public, notamment chez les lynx ou les aras…
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Fonctionnement peu scrupuleux du denier public dans la mesure où les demandes de financement de l’Association des Amis du Zoo de l’Orangerie n’ont cessé de croître ces dernières années…
Pour ne prendre que ce dernier exemple, je ne peux que souligner le fait qu’en 6 ans la subvention de fonctionnement régulière est passée de 218 000 € en 2008 à 270 000 € aujourd’hui (je ne parle évidemment ici que des demandes «ordinaires» et non de ces demandes de rallonges annuelles qui n’ont d’exceptionnel que leur caractère répétitif…)
+ 24% en six ans… Peu d’associations peuvent se targuer d’avoir augmenté autant leurs subventions en période de crise, qui plus est sans respecter les obligations qui leur sont faites par la loi ou plus simplement par la bienséance… +24% c’est beaucoup en période de crise et de rareté de l’argent public… +24% c’est trop quand on traite avec autant de légèreté les préoccupations pourtant légitimes de son financeur…
Nous avons en effet demandé à plusieurs reprises que l’Association des Amis du Zoo de l’Orangerie soit rappelée à ses obligations et soumise à des contrôles plus stricts… Nous avons demandé également à ce que les membres du Conseil municipal, ou à tout le moins des représentants de chaque groupe politique, puissent auditionner l’Association des Amis du Zoo de l’Orangerie pour voir comment cet équipement pourrait évoluer pour se mettre en conformité avec les exigences du bien être animal et les obligations qui sont les nôtres à l’égard des autres êtres vivants avec lesquels nous partageons la planète…
Je réitère ici ces demandes… car rappelons le, si les écologistes sont hostiles au maintien en détention d’espèces sauvages, ils ne sont pas opposés à une évolution de cet équipement vers des formes plus adaptées à la reconnaissance et à la valorisation d’un rapport plus harmonieux entre l’homme et l’animal…
Dans l’attente, comme les années précédentes, nous ne voterons pas la demande de subvention de l’Association des Amis du Zoo de l’Orangerie et demandons à ce que ce point puisse être voté séparément du reste de la délibération.
Monsieur le Maire,
Cher-es collègues, je vous remercie
Ma réponse à #EELV lors de mon interpellation concernant la subvention de la ville de Strasbourg au Zoo de l’orangerie :
#EELV a souhaité dénoncer les conditions d’exposition d’animaux sauvages dans le zoo de la ville, par l’association des amis du zoo de l’Orangerie.
Je partage avec #EELV cette idée d’un nécessaire changement de regard sur l’animal.
Ainsi, l’instrumentalisation d’animaux sauvages par simple divertissement (corridas, cirques ou zoos) m’interpelle, au même titre d’ailleurs que de plus en plus de nos concitoyens.
D’autres questions m’interpellent d’ailleurs, telles les mode de capture de pigeons.
On me faisait remarquer que nous avons cette énorme chance à Strasbourg d’avoir 4 couples de faucons pellerins. Un faucon tue pour se nourrir 1 pigeon tous les 2 jours ; voilà une piste de réflexion…
Nous avons cette chance fabuleuse à Strasbourg d’avoir une faune très riche. Avec l’abandon des pesticides dans la gestion des espaces et notre travail sur le déploiement d’un continuum écologique dans le cadre de la trame verte et bleue, ce sont ainsi de multiples espèces comme l’écureuil qui ont retrouvé leur place dans l’écosystème urbain.
Pour autre exemple, les insectes pollinisateurs se multiplient à Strasbourg, et les apiculteurs l’ont bien compris qui souhaitent de plus en plus nombreux y installer des ruchers d’élevage.
Je vous dis cela parce que nous avons cette fâcheuse habitude de ne traiter la question de l’animal en ville que sous un angle négatif en ne parlant exclusivement que des déjections canines ou des problèmes générés par les nuisibles (pigeons, ragondins ou autres).
Or, il me semble que le temps est venu pour Strasbourg d’aborder la question de la place de l’animal en ville sous un angle positif parce que l’animal en ville c’est aussi du positif !
Le législateur l’a bien compris qui a fait récemment évoluer le statut de l’animal dans le code civil.
Osons donc affronter les sujets, et tous les sujets à l’aune d’un changement avéré de regard sur l’animal.
Je sais que nous sommes nombreux au sein de cette municipalité à souhaiter faire de Strasbourg une ville modèle sur ce sujet et il ne s’agit pas, pour reprendre l’écrivain Mathieu Ricard, que j’ai eu la chance de rencontrer récemment à Strasbourg, lors de la présentation de son ouvrage « playdoyer pour les animaux », de vouloir s’occuper que des animaux mais aussi des animaux !
C’est pourquoi, j’ai décidé d’initier la constitution d’un groupe de travail sur la place de l’animal en ville ouvert à tous les groupes politiques pour faire avancer ces questions en bonne intelligence.
Nous y aborderons tant la question de l’animal domestique que de la faune sauvage, en liberté ou en captivité, y compris la gestion du gibier dans les forêts de la ville.
Et j’y associerai, en fonction des dossiers abordés, les experts, associatifs ou autres, qui pourront nous aider à trouver des éclairages nouveaux dans le traitement des nombreux dossiers relatifs à cette thématique avec pour angle d’attaque le nécessaire respect lié à la condition animale.
Ce groupe de travail se réunira dès janvier. Je ferai partir des propositions de dates et d’ordre du jour.
Et je compte sur vous pour enrichir nos réflexions !